Mon opinion sur les droits des femmes au Liban

Les droits des femmes! Sujet très vaste et problématique qui fait couler beaucoup d’encre au niveau mondial, et de plus en plus au Liban. Pour ma part en tant qu’étudiant universitaire, la discrimination envers les femmes existe dans mon pays, tant dans les lois que les pratiques, et ce en dépit de l’article constitutionnel sur l’égalité des citoyens libanais au niveau des droits civils et politiques.

Pourtant, les mouvements féministes et des droits de l’Homme militent depuis des décennies pour améliorer la condition de la femme dans la législation et le milieu du travail. Nous ne pouvons ignorer les fruits récoltés à ce jour ni les accomplissements, mais il reste beaucoup à faire. Il suffit de voir que selon le Global Gender Gap report (2012) – tel que cité dans la page Facebook de Red Lips High Heels aujourd’hui -, le Liban est à la 122ème place sur 135 pays. Un bien piètre record!

Tous les humains devraient être libres et égaux. Ils devraient avoir les mêmes droits et devoirs sans discrimination à tous les niveaux dont celui du genre (gender). Femmes et hommes devraient être égaux dans le mariage et le divorce, dans la garde des enfants et l’héritage.  L’égalité devrait être aussi aux niveaux économique, social, culturel, civil et politique. Mais entre l’idéal et la réalité, le fossé est profond, trop profond même… Un abîme!
Certaines lois furent pourtant adoptées, parmi lesquelles: le droit pour la femme d’être élue au parlement (1953), de voyager librement sans l’autorisation de son mari (1974), de pratiquer le commerce sans l’autorisation de son mari (1994), et en 1999  le code pénal fut amandé en ce qui concerne les crimes d’honneur etc. Ainsi que bien d’autres lois lesquelles ne sont, selon un dicton libanais, “qu’encre sur papier”.
J’aimerai bien faire le focus sur les crimes d’honneur. Est-il possible de penser encore au 21ème siècle s’il est acceptable ou non qu’un homme puisse battre ou même tuer son épouse en cas de problèmes dont ceux dits reliés à l’honneur de la famille ? Comment et pourquoi accepte-t-on encore de parler de circonstances atténuantes? Il s’agit d’un CRIME, point à la ligne ! Comment parler d’égalité lorsque la femme n’est pas protégée de la violence psychologique et physique au sein même de sa maison? Comment se fait-il qu’une loi contre la violence domestique n’ait pas encore vu le jour? Que font les jeunes à ce niveau? Les instances politiques et religieuses?
Les problèmes de discrimination et de sexisme  commencent au sein de la famille, lorsque les parents se réjouissent toujours plus à la naissance des garçons que des filles; aussi dans le système d’éducation. N’oublions pas le harcèlement dans le milieu du travail et l’inégalité salariale, ainsi que l’injustice en ce qui concerne les heures de travail, les postes de direction, etc. Il est certain que des lois devraient être votées, mais aussi appliquées, et encore plus, un changement de mentalités est de rigueur!
La diversité, grâce à la promotion des femmes dans la vie publique, est un facteur de justice et une source de richesse pour notre pays; celles-ci forment plus de 56% de la population, elles jouent un rôle central dans la société, mais elles ne sont pas suffisamment représentées dans les postes de responsabilité, et le Liban gagnerait à les intégrer équitablement tant dans le public que le privé.
Finalement, les droits des femmes n’est pas un sujet superflu ni secondaire. Il s’agit d’une problématique d’importance majeure pour le bon fonctionnement de notre nation et c’est aujourd’hui qu’il faut agir ! Comment? En commençant par soi-même et en soutenant les initiatives déjà en cours, et en organisant d’autres comme des rencontres, des activités, des conférences … Face au sexisme, il est temps de dire: CA SUFFIT !!
 

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